Sakuradori

Il est un peu prématuré de parler de sakura je suppose...mais on est fan ou on ne l'est pas !!

Sakura est le nom japonais de ces délicates petites fleurs de cerisiers japonais. Leur période de floraison s'étend de fin mars à mi-avril, et donne au Japon un air de paradis terrestre, un véritable enchantement visuel. C'est un délice de se retrouver au milieu de tous ces arbres en fleurs, sous une pluie de pétales rose poudré, pour se promener, pique-niquer, ou bien même à la nuit tombée pour festoyer allègrement entre collègues ;-) ;-) !!
Ce n'est pas uniquement mon amour des sakura qui a donné le nom de ce blog, mais aussi le nom de la rue dans laquelle j'ai habité lorsque je travaillais à Tokyo,Sakuradori, c'est à dire la "rue des fleurs de cerisiers". J'étais sans doute destinée à y résider!

Les japonais portent visiblement un culte aux sakura (on comprend aisément pourquoi quand on a vécu la période de floraison au Japon), et on les trouve déclinées sous toutes les formes possibles et imaginables. Elles servent bien sûr de motifs pour de magnifiques kimono, tissus, papier à lettre, objets de décorations, parfument cosmétiques et pâtisseries japonaises ou occidentales...On les trouve même gravées sur les bouches d'égout de Tokyo (dommage qu'on n'ait pas la poésie de graver des fleurs sur nos bouches d'égout en France :-( ).

Ces produits sont généralement disponibles toute l'année, avec bien sûr un pic au moment de la floraison (on peut même suivre la météo des sakura à la télévision et sur internet), notamment en ce qui concernent les produits gastronomiques.
Car s'il y a bien une constante au Japon, c'est l'inconstance des produits gastronomiques (mais les saveurs reviennent d'une année à l'autre, c'est rassurant). Illustration: les délicieux produits à base de sakura ne se dégustent  ne se trouvent dans les magasins qu'en mars/avril (fin avril on est déjà passé à autre chose). Même refrain dans mon entreprise. Logique me direz-vous...Sauf quand ces produits sont si délicieux et plaisants à déguster (et si nombreux à tester) que mars/avril ne vous suffisent pas.
Alors moi, puisque je suis française, j'ai décidé de faire la grève du changement!!

Du coup, de retour en France, quand j'ai voulu créer un gâteau pour participer au dernier concours Valrhona, j'ai pensé sakura. Ce qui m'a valu de ne pas être sélectionnée puisque les sakura , vous l'aurez compris, sont de fleurs de printemps. Et que le concours s'intitulait "Féérie de Noël"!! Ceci-dit, j'avais simplement envie de me faire plaisir en créant mon gâteau.

Pourquoi est ce que je vous raconte celà? Bien sûr, mieux vaut être prévenu de mon amour immodéré pour les sakura, parce que vous risquez d'en être inondé en avril prochain. Et surtout, je souhaite évoquer ce gâteau que j'ai créé il y a quelques mois, car il incarne parfaitement l'esprit que je compte insuffler à mon blog, à mi-chemin entre culture gastronomique française (bretonne dans le cas présent) et japonaise. J'avais voulu réunir dans mon entremet Sakura tout ce que je préfère, le chocolat, la crème de caramel au beurre salé, les sakura (on les utilise sous forme marinée et salée en cuisine japonaise, et on les dessale avant utilisation), et les cheesecakes. Ma passion pour les cheesecakes atteignant presque celle que je voue aux sakura, mais celà fera l'objet d'un autre message...(cheesecake=Japon pour moi, aussi étrange que celà puisse paraître pour le moment, sauf si vous avez lu attentivement les premiers messages du blog de Cléa).

Afin donc de synthétiser l'esprit dans lequel j'écris mon blog, je vous propose de lire ci-dessous le prologue que j'avais rédigé pour mon dossier Valrhona, qui introduit la recette de mon entremet Sakura (en quasi-intégralité):

Naissance d'un entremet, le Sakura, à mi-chemin entre Orient et Occident...

La sakura, délicate petite fleur de cerisier japonais aux pétales roses pâles, symbole d'éphémère et merveille de la nature nippone au printemps, devient ici immortelle et sublime cet entremet sur un air de cheesecake.

Elle forme un pont entre Kyoto, ma ville de cœur qu'elle magnifie chaque année, et ma région bretonne, en s'alliant à une crème de caramel au beurre salé. Chacune vient parfumer un étage de l'entremet, tantôt un "baked cheesecake" (cheesecake cuit), aux saveurs bretonnes de caramel au beurre salé rehaussé par une pointe de chocolat noir, tantôt un "rare cheesecake" (cheesecake non-cuit) aux saveurs nippones de sakura légèrement salées, adoucies par une ganache au chocolat blanc. Avec une touche de cerises griottes colorées et acidulées, en écho aux sakura.

Mais comment naît un entremet Sakura?

De l'imagination d'une passionnée, par le Japon d'abord, par la belle pâtisserie ensuite, celle qui ravit tout autant que surprend les palais, et laisse dans notre souvenir un petit goût d'éternité.

L'envie aussi, de retrouver le temps d'une création les saveurs que j'apprécie tant, chocolats noir et blanc, sakura, caramel au beurre salé, déclinaison de cheesecakes.
L'envie toujours, de plonger sa cuillère dans une alchimie de saveurs, de textures, qu'elles nous fassent voyager. Sur les côtes bretonnes dans les embruns salés, sur les monts, dans les rues de Kyoto la raffinée.

Toute la magie du voyage...

Je vous prie de m'excuser mais je vais attendre un peu avant de publier la recette de mon entremet Sakura, notamment pour refaire un dosage (remplacer la gélatine par de l'agar-agar, si possible); je pense qu'une publication en avril sera de saison ;-).

Et voilà...Un petit nouveau sur la blogosphère culinaire...A vrai dire, j'y songeais depuis plusieurs mois, et puisqu'une nouvelle année apporte de nouvelles bonnes résolutions (que je ne m'empresse pas d'oublier sitôt formulées!), le moment semblait venu de se lancer.
Ce projet a donc l'avantage indéniable d'être mûrement réfléchi; généralement ce sont ceux qui apportent le plus de plaisir puisqu'ils nous font envie depuis longtemps!

Qu'aimerais-je faire partager à travers ce blog? Un peu de mon monde gastronomique, mes coup-de-coeurs et mes expérimentations...Car il faut bien admettre que je suis une incorrigible testeuse. J'éprouve beaucoup de difficultés à faire une recette sans en changer quelque chose...Quand je ne cherche pas à les inventer!! Dans ce cas le résultat n'est pas garanti, mais promis, je ne vous confierai que les réussites! Mon fiancé et nos familles sont habituellement mes testeurs (pour les amis les recettes ont déjà eu le temps d'être optimisées); ceci-dit ils sont généralement contents de leur position en avant-première ;-) !

J'ai habité au Japon durant deux ans, pour les études et le travail, ce qui n'a pas manqué de renforcer ma frénésie de tests gastronomiques. Moi qui imaginais les japonais mangeant quasi-exclusivement des sushi et sashimi (+ quelques yakitori parfois et, met de luxe, du boeuf de Kobe, le fameux Wagyu 和牛, que l'on trouve désormais commercialisé en Europe pour la modique somme de 250 euros le kilo...Pas de commentaires...), j'ai été bien surprise à mon arrivée au pays du soleil levant!
La diversité des aliments et modes de préparations est époustouflante, allant des plats un peu lourds à base de friture aux mets exquis que j'ai pu découvrir à Kyoto.

Je souhaite donc vous faire partager quelques découvertes nippones, même si aujourd'hui j'habite de nouveau en Bretagne (notez que nous autres bretons habitons en Bretagne avant d'habiter en France, bien que je sois le contraire d'une indépendentiste!). J'ai découvert mille saveurs qui ont enchanté mon palais au Japon (le pays tout entier m'a enchanté d'ailleurs, bien qu'il ne soit pas toujours aisé de vivre complètement immergée dans la culture et le monde du travail japonais, mais au moins je n'ai pas fait un remake de l'expérience d'Amélie Nothomb!), et dans la mesure du possible, je continue à les cuisiner depuis mon retour, parfois en les occidentalisant.

Vous trouverez donc sur ce blog des recettes nippones et françaises, des recettes nippo-françaises ou franco-nippones...et sans doute quelques recettes d'autres origines...On est curieuse ou on ne l'est pas ;-). Avec une forte propension pour des recettes saines, intégrant des produits d'origine biologique et de saison...Car au Japon, on consomme beaucoup en fonction des saisons. La vitesse avec laquelle les produits apparaissent et disparaissent est même déroutante pour une française!
Mais je vous en dirai plus au fils des messages et des mois :-). Avis à la communauté des curieux ;-) !!

Je vous souhaite bonne lecture!